Pendant l’année scolaire 2008-2009, à la suite de l’appel au gel des heures
d’aide personnalisée pour protester contre la fermeture des postes de RASED,
un extraordinaire mouvement de désobéissance pédagogique s’est produit
parmi les enseignants du premier degré en France.
Dès le départ et tout au long de l’année, Sud éducation a soutenu les ensei-
gnants désobéisseurs. Dans le Finistère, nous avons tenté d’impulser un mou-
vement de boycott de l’aide personnalisée dès le mois de décembre ; nous
avons participé aux AG de personnels dans le but d’amplifier le mouvement.
Nous avons également appelé au refus de faire passer les évaluations nationa-
les en CM2, puis CE1, ou au moins d’en faire remonter les résultats.
Non aux aides personnalisées, oui aux maître(sse)s spécialisé(e)s
Les collègues ont transformé ces heures en ateliers, en heures de concertation
pour concevoir des projets pédagogiques, etc…
Cette action a permis de mesurer à quel point les collègues estimaient :
– que le dispositif des aides personnalisées était inadapté au traitement des
difficultés scolaires,
– que cette mission relève des maître(sse)s spécialisé(e)s et qu’il n’est pas
question de cautionner la suppression de 3000 postes au niveau national (17
postes supprimés dans le Finistère)
– qu’il y a un besoin notable de temps de concertation dans les équipes.
Cependant , l’action de gel seule n’a pas suffi à faire reculer le ministère sur la
casse des RASED. En effet, SUD éducation estime que seul un mouvement de
grève durable pourra faire reculer le gouvernement sur sa politique de paupé-
risation croissante du service public d’éducation.
Pour une autre utilisation des 60 heures
SUD éducation revendique l’abrogation des décrets Darcos et le retour aux 26
heures d’enseignement pour tous les élèves. Nous proposons aussi d’aller vers
la déconnexion entre le temps de travail des enseignants et le temps d’ensei-
gnement des élèves (avec plus de maîtres que de classes).
Dans l’immédiat et afin de ne pas rester dans l’incantation, nous pensons que
pour l’année scolaire 2009/2010, il faut s’orienter vers d’autres actions, comme des propositions de projets alternatifs qui s’articuleraient sur 4 axes :
– temps de concertation entre enseignants, pour rétablir du lien horizontal
au contraire du lien vertical (hiérarchique)
– réunions parents/enseignants,
– projets pédagogiques alternatifs, en s’appuyant sur l’article 34 du code de l’éducation concernant le droit à l’expérimentation,
– temps de formation pour les enseignants.
Dans ce contexte politique et idéologique de régression pédagogique et de
contrôle des enseignants, mettre en pratique et porter les idées de coopération dans son enseignement et au sein des équipes pédagogiques nous paraît plus que jamais essentiel. SUD éducation revendique le droit d’utiliser les 60 heures pour répondre aux besoins des élèves, en fonction des observations, discussions et décisions des conseils des maîtres.
Nous souscrivons à la Charte de Résistance pédagogique, et nous vous invitons à la signer et à la diffuser autour de vous :
