Pour une autre répartition des richesses

mardi 8 février 2011

Petit résumé de la conférence débat à Tregunc
de Bernard Friot, Sociologue, professeur à l’université
Paris-Nanterre

Friot part du constat que nous nous heurtons
depuis plusieurs décennies à une impasse de l’investissement,
doublée d’une impasse du travail (souffrance
au travail, emplois qui disparaissent, ...).

Sécu, retraites : du salaire socialisé
qui échappe aux capitaux

Alors qu’en Europe, la capitalisation représente
7 à 12 % des dépenses de pension, elle n’est que
de 3 % en France. Le système des retraites par
répartition échappant aux capitaux, on comprend
donc pourquoi il existe un tel enjeu autour
de la question des retraites.
De même, avec la Sécurité Sociale, ce sont 260
milliards d’euros qui échappent aux capitaux.
Or précisément, assurer des engagements de
long terme en matière de sécurité sociale suppose
qu’il n’y ait aucune épargne.
Ainsi, qu’il s’agisse de retraite ou de sécu, le bras de
fer réside donc là, entre répartition et capitalisation.

Comment se débarrasser
des spéculateurs ?

Le financement de la sécu ou des pensions se
fait par ponction du PIB sous forme de salaire
socialisé : 13 % du PIB va au financement de la
retraite, 10 % du PIB va au financement de la
santé. Du fait de ce transfert direct, il n’y a pas
de taux d’intérêt appliqué à ces sommes. Sur la
base de l’expérience réussie de la Sécu, Friot
propose d’adopter une attitude offensive et de
financer l’investissement de la même manière.

Les marchés financiers ne servent à rien

Un investisseur financier n’apporte rien à l’économie
réelle avec ses titres financiers ; il s’octroit
le droit de ponctionner une partie de la valeur
créée par le travail, une sorte de droit de propriété
lucrative. Et lorsque les fonds spéculatifs
se déplacent vers les investissements immobiliers,
nous subissons une inflation invraissemblable.
Ainsi, les fonds de pension ponctionnent toujours
le travail actuel. C’est pourquoi nous, travailleurs,
devons réclamer notre droit à pension,
au nom du salaire socialisé. Contrairement aux
spéculateurs qui jouissent d’un droit de propriété
lucrative, les travailleurs ont un droit de propriété
d’usage.

le PIB, c’est 2000 milliards d’euros dont :

Profits = 800 milliards (ce qu’il appele “droits de
propriété lucrative”)

Cotisations sociales = 550 Mds

Salaires directs Fonctions Publiques = 150 Mds

Salaires directs privé = 500 Mds

Donc la part qui pourrait échapper au capitalisme
(donc subversive) est de : 550 + 150 = 700
milliards sur les 2 000 milliards de PIB.

... par la gestion de caisses de
sécurité économique par les travailleurs.

C’est par la gestion des caisses de Sécurité
Sociale que nous nous sommes débarrassés des
usuriers, c’est par une gestion de caisses de
« Sécurité Economique » que nous pourrons
financer l’investissement et combattre la propriété
lucrative.

Garder une attitude offensive, une force de proposition,
reste primordial si l’on veut éviter le
Front National. En effet, l’exaspération populaire
conjuguée à un septicisme sur les solutions,
constituent les meilleurs ingrédients pour l’émergence
de l’extrème droite. Il faut donc à
tout prix éviter cette régression démocratique.

Le Conseil National de la Résistance a pris ce
qu’il y avait de subversif dans le réel pour élaborer
son programme : désigner des administrateurs
des caisses pour gérer les cotisations économiques
et envoyer “sur les roses” les actionnaires !

Marchés + emplois = Dieu

« Les marchés sont inquiets », « Il faut faire des
sacrifices pour créer des emplois (baisses de
salaires, diminution des RTT, ...) ».
Friot nous propose deux choses : devenir athées
des marchés et athées des emplois.
Taxer les profits (cf ATTAC), c’est les légitimer.
Il vaut mieux assécher les profits en amont.

La maîtrise des investissements
par les producteurs, le droit à un
salaire à vie

Nous sommes les seuls producteurs, nous
devons être les seuls repreneurs. Nous allons
maîtriser les investissements. Or l’emploi, c’est
ce qui nous nie comme producteurs. L’emploi,
porteur de la qualification et du salaire, empêche
d’attribuer la qualification à la personne.
Donc l’emploi est une institution capitaliste. Ce
qui cause notre malheur, c’est l’emploi, le chantage
à l’emploi. Il faut se débarrasser des
employeurs, qui ne sont que des parasites (à ne
pas confondre avec les entrepreneurs).

Les capitalistes veulent en finir avec la retraite
comme salaire continué. Or c’est justement
parce que les retraités sont payés à vie qu’ils
sont heureux, (du moins pour ceux qui ont une
retraite suffisante).

« Tu as droit à un salaire à vie, tu
as droit à une qualification lié à
ta personne. »

Friot propose que le salarié soit payé à vie par
une cotisation de salaire socialisé qui serait géré,
au moyen d’une caisse, par les travailleurs.

Il n’y a plus qu’à s’y mettre !


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