Quels moyens de réussir donnons nous aux élèves ?

Une adhérente nous écrit
vendredi 27 mai 2011

Une nouvelle session de l’épreuve anticipée de français va bientôt
débuter et cette année, j’ai pris la décision de revoir mon échelle
de notation. La raison pour laquelle j’agirai ainsi est mon exaspération
croissante face à l’impossibilité d’atteindre les objectifs du
programme... De fait, comment croire que nous pouvons former
nos élèves à des notions de critique littéraire fines, à des exercices
complexes, que nous-mêmes n’avons généralement abordés pleinement
qu’à l’université, alors que les horaires dévolus au français,
tous niveaux confondus, ne cessent de fondre d’année en année,
alors que nous accueillons un public de plus en plus large ?

Des exigences peu adaptées au besoin des élèves

Il faut se rendre à l’évidence, le programme y compris le nouveau
programme 2011 et ses exigences correspondent de moins en
moins à la réalité du terrain. Nos élèves ont des besoins, notamment
en termes de grammaire, de vocabulaire, de compréhension
de texte, de culture générale, et nous nous acharnons à leur parler
d’« énonciation », de « déictiques », d’ « analepse », de « circuit argumentatif
 », bref nous utilisons un jargon de spécialiste face à un
public qui bien souvent, peu familiarisé avec la littérature, peine à
accéder à une compréhension littérale des textes ! Et je ne parlerai
pas ici des coefficients affectés, la série L mis à part, à l’épreuve
anticipée. Ils sont dérisoires au regard des efforts que nous demandons
aux élèves de fournir et, bien sûr, à l’importance que devrait
avoir la maîtrise du français, condition indispensable à la réussite
dans beaucoup d’autres disciplines et à la formation de l’esprit critique.

Dénoncer l’absurdité du système

Alors cette année, plutôt que de râler dans mon coin une fois de
plus, j’agirai, et j’espère ne pas être la seule à le faire : je relèverai les
notes de tous les candidats dont le travail sera soumis à mon
appréciation, de manière à attirer l’attention sur l’absurdité qu’il y
a à en demander toujours plus aux enseignants et aux élèves, sans
leur donner les moyens de la réussite. Si nous sommes nombreux
à le faire, peut-être acceptera-t-on enfin de nous entendre ?

"une prof de français en plein ras-le-bol"


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