Il y a plus d’un an, lorsqu’il s’était agi d’enseigner à distance pour mettre un terme à la première vague de l’épidémie, Blanquer nous l’assurait, tout était prêt. Lorsqu’il a fallu recommencer en urgence en début de semaine, Blanquer a récidivé : tout était prêt. Dans un cas comme dans l’autre, un même constat : prêt, rien ne l’était. Les professeurs et les élèves qui ont cherché à se connecter aux ENT ou aux outils du Cned ont pu constater les mêmes pannes qu’en mars... 2020.

Les pirates de Blanquer : un vaisseau fantôme ...

Le ministre nous avait encore pourtant incité à utiliser massivement ces outils, tout ça pour nous trouver face à face avec une preuve de plus de son incompétence. Devant ce nouveau tollé, il a avancé la piste de cyber-attaques venues de l’étranger, comme il l’avait déjà fait l’année dernière. On pourrait saluer une certaine constance si on disposait de preuve quant à cette version. Au contraire, on pouvait hier apprendre sur Mediapart « [qu’]aucune attaque venue de l’étranger n’a été identifiée expliquant l’inaccessibilité » des sites. Le principe de parcimonie nous invite donc à croire à l’hypothèse suivante : Blanquer ment.
Dans tous les cas, une certitude demeure : les services de l’État n’ont pas mis les moyens nécessaires. Avec ses milliers d’élèves, on pourrait imaginer que la 6ème économie mondiale pourrait déployer des solutions numériques à la hauteur des enjeux. Le retard criant de l’Éducation nationale dans ce domaine est indigne.

ENT : La faute aux régions ?

Si le Cned est un opérateur du ministère, ce n’est pas le cas des ENT, qui sont laissées à la gestion des régions. Régions qui ont, selon Blanquer, assuré que tout irait bien, avant le fiasco que l’on connaît. Un habile moyen de se décharger de la responsabilité des services de l’État dans le financement des régions, et dans leur organisation. On a en effet constaté une plus grande résilience des ENT des petites régions, par rapport aux immenses regroupement territoriaux, donc les équipement n’ont pas tenu le choc.

Face à l’urgence, des moyens s’imposent

SUD éducation avait alerté sur le manque de moyens dans l’éducation pour faire face au covid-19, et réclamé un plan d’urgence pour l’éducation. Rien n’a été fait, et élèves et personnels se trouvent confronté·e·s à l’enseignement à distance, avec ce qu’il charrie de pannes (pourtant évitables !) et d’accroissement des inégalités. 2020, 2021, même revendication, plus que jamais nous avons besoin de moyens pour l’école.