Déclaration liminaire au CDEN du 3 mars 2022

jeudi 3 mars 2022
par  sudeducation29

Les projets de dotation globale horaire dans les collèges et lycées du 2nd degré, et de postes dans le 1er pour la rentrée sont, encore une fois, très durs pour notre département et vont mettre en péril bon nombre de projets engagés par les équipes.

La raison avancée par l’administration pour ces baisses horaires et fermetures de poste est la baisse démographique. Mais justement, cette baisse du nombre d’élèves sans réduction de postes aurait enfin pu permettre d’avoir des effectifs moins lourds dans les classes. Et ainsi d’améliorer les conditions d’apprentissage de tous les élèves, de la maternelle à la terminale, et pas seulement des CP/CE1de REP qui sont dédoublés. Sans compter les fermetures de classes dans les petites écoles rurales qui, certes, n’ont pas l’étiquette REP mais où parfois les conditions sociales sont tout aussi difficiles...

Le ministère sert aux parents un discours qui met l’accent sur le suivi et la réussite de chaque élève mais dans les faits, réduit tout ce qui permettrait la mise en place de ces intentions… Or, les premières victimes de ces classes surchargées sont les élèves en difficulté.

Notre département présente deux caractéristiques : la ruralité et le bilinguisme. L’une comme l’autre ont un « coût » en terme de postes. Tant que le ministère se refusera à reconnaître ces deux spécificités en terme de dotation, ce sont les élèves qui seront pénalisés par des classes surchargées.

Enfin, le projet prévoie la réouverture de 2 postes de remplaçants (!), dans un département dans lequel le non remplacement des enseignant.e.s absent.e.s est un problème récurrent : les équipes pédagogiques nous signalent, en effet, un nombre croissant de situations de non remplacement dans les écoles du département, en particulier depuis 2 ans.

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. C’est pourquoi SUD éducation revendique depuis le printemps 2020 un plan d’urgence pour l’éducation à même de garantir les meilleures conditions de travail possible pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables et pour assurer l’ouverture maximale des écoles et des établissements scolaires.

Le problème récurrent du manque de remplaçant-es est particulièrement inacceptable en cette année où les équipes doivent composer avec une gestion hasardeuse de la pandémie à l’école. Les protocoles écrits au dernier moment et communiqués aux équipes, sur le terrain, la veille au soir de la rentrée ont beaucoup fait parler.

Un mot sur la communication du ministère, et du Rectorat, pendant cette période de pandémie

Très régulièrement, en plus encore depuis le succès de la grève du 13 janvier, ministère et Rectorat communiquent sur le nombre de classes fermées

Le 2 février au matin par exemple, le rectorat de Rennes nous informait donc qu’il avait donc "672 classes fermées aujourd’hui en Bretagne". Soit !

Au premier abord, le destinataire de cette information pouvait croire que ces 672 classes sont fermées pour cause de cluster. Et qu’il y a donc une mesure impérative de précaution à fermer ces classes pour éviter que les enfants malades ne se transmettent le virus entre eux, puis ne le rapportent dans leur foyer respectif ensuite.

Or, tout d’abord, il faut savoir que depuis la rentrée de janvier, la règle de « 3 cas positifs Covid dans une classe induit sa fermeture » ne prévaut plus. Le dernier protocole prévoit que les fermetures de classes se font à la discrétion de l’administration qui à priori n’a pourtant pas de compétence particulière en épidémiologie !

Et, ensuite, que sur ce chiffre de 672 classes, une précision s’impose - et le rectorat se garde bien de la donner au grand public : 80% de ces classes sont fermées parce que les enseignants sont malades et ne sont pas remplacés !

Ces classes sont donc fermées parce que le rectorat n’a pas anticipé le recrutement de remplaçants pour pallier aux absences des enseignants. Ces absences étaient totalement prévisibles puisque ça va faire deux ans que le virus circule.

Il a donc manqué donc 538 enseignants remplaçants en Bretagne. S’ils avaient été recrutés en temps et en heure, les élèves n’auraient pas été renvoyés chez eux mais bien accueillis en classe, en situation d’apprentissage. De surcroît, les remplaçants en cours de recrutement le sont sur des contrats précaires, mal rémunérés et sans formation. Les élèves et les personnels payent là l’incurie du ministère.

Cette pénurie de remplaçant-es impacte les élèves, déjà fragilisés scolairement, qui pâtissent de ces journées sans enseignant-es entraînant des conditions d’accueil dégradées. De leur côté, les équipes pédagogiques, déjà considérablement éprouvées, sont mises à l’épreuve avec des groupes surchargés par l’accueil de ces classes sans remplaçant-es. Face à cette politique d’économies budgétaires à tout prix, SUD éducation dénonce la lourde responsabilité du ministère dans ces milliers de journées de classe de perdues, et donc cette rupture de scolarisation pour les enfants de notre pays. Quel mépris pour l’école publique !

Dans cette situation, SUD éducation 29 demande à connaître précisément l’état des lieux des remplacements, des non remplacements, dans le département avec une situation précise, chiffrée, pour chaque circonscription, et du nombre de milliers de journée de classes perdues depuis 2 ans, ou disons depuis le 11 mai, fin du confinement strict et de la fermeture des écoles.


Agenda

Array

<<

2024

 

<<

Mai

 

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
293012345
6789101112
13141516171819
20212223242526
272829303112
Aucun évènement à venir les 6 prochains mois